mercredi 6 novembre 2013

Critique: Visage de feu

Incandescent ce Visage de feu que présente le Périscope dès ce soir et jusqu'au 23 novembre.

Par Robert Boisclair

Deux adolescents dans une famille bien normal.  Pas du tout ou si peu.  Elle est dysfonctionnelle cette famille.  Les liens entre le père et la mère, le frère et la soeur ne sont plus des liens normaux.  Surtout le frère et la soeur qui cherchent désespérément à quitter le nid familial.  À moins que ce soit une forme de bonheur qu'ils recherchent.  Pour s'évader, ils sombrent.  L'un dans les pulsions incendiaires, l'autre dans la volupté et l'exhubérance.  Ils finiront pas se perdre.  La famille tout entière n'y survivra pas.

Un texte troublant bien mené par Joël Beddows, le metteur en scène, et les cinq comédiens de cette production.  Cependant, il ne ressort de tout cela que bien peu d'émotions.  Malgré les crises, malgré les performances des comédiens et des artistes et artisans de cette production.  J'aurais aimé être touché par ce drame.  Ce ne fut pas le cas.  J'étais spectateur et contemplateur.  Point.

La scénographie de Jean Hazel frappe comme toujours.  À la fois par sa simplicité et son très grand symbolisme.  Une scène centrale.  Un podium où déambule le père, la mère et l'amoureux de la soeur.  Tout autour de la scène du papier brûlé jonche le sol.  Ce sera, avec le podium, l'espace de jeu des enfants.  C'est au sol que se trame le destin tragique de la famille.  Les symboles y sont nombreux.  Comme ce vide autour de la scène. Symbole du vide de leur vie.  Visage de leur destin.  Un destin de feu.

Réjean Vallée, comédien de Québec, est méconnaissable.  Tout comme le reste de la distribution.  Ils se donnent à fond pour des rôles qui ne sont pas des plus faciles.  Parce que chacun, à sa manière, est déconnecté de la réalité.  Tout se joue dans l'interprétation.  Et c'est réussi.  Sauf ce ton.  Qui colle au texte, certes, mais ne laisse pas l'émotion filtrer.

Visage de feu est un bon spectacle qu'il faut voir.  Pour le jeu des comédiens.  Pour la scénographie et la mise en scène de Beddows.  Préparez-vous à voir un spectacle incandescent !

Au Périscope du 6 au 23 novembre.  Avec Diane Losier, Lucien Ratio, André Robillard, Joannie Thomas et Réjean Vallée.  Un texte de Marius von Mayenburg.  Une traduction de Mark Blezinger, Laurant Muhleisen et Gildas Milin.  Une adaptation de Joël Beddows et Frank Heibert.  Une mise en scène de Joël Beddows. 

Aucun commentaire:

Publier un commentaire