vendredi 20 septembre 2013

Critique: Les Aiguilles et l'opium

Partir à l'aventure avec Robert Lepage et Marc Labrèche au théâtre est une expérience à vivre au moins une fois.  Pour l'envoûtante musique de Miles Davis, les images merveilleuses et la douce rêverie de la mise en scène de Lepage, pour le talent de conteur de Labrèche et bien plus encore.

Avec Les Aiguilles et l'opium, Lepage et Labrèche nous invitent dans trois univers qui se croisent.  Celui de Robert, installé à Paris pour y remplir un contrat de narration d'un documentaire, qui tente d'oublier une peine d'amour.  Celui de Miles Davis qui, en peine d'amour de Juliette Greco, noie sa peine dans l'héroïne.  Celui de Jean Cocteau qui se passionne pour l'opium.

Les destins de ces trois passionnés évoluent dans des univers parallèles sublimés par une musique envoûtante.  Tout au long de la pièce flotte des airs de Miles Davis. Merveilleuse ambiance.  Les mondes parallèles créés par Lepage sont merveilleux.  Ce magicien de l'image réussit, encore une fois, ces transformations d'objets d'une façon magistrale.  Je m'étonne toujours de sa capacité à transformer les objets.  Souvent à partir de rien, ou presque.  Les images sont belles, les transformations magiques, les univers incroyablement beaux.  L'émerveillement est présent.

La technologie occupe une grande place dans le spectacle.  Pour nous offrir moult transformations, Lepage se sert d'un immense cube ouvert sur deux faces.  Ses nombreuses manipulations affectent le rythme de la pièce.  Notre émerveillement prend une pause, parfois un peu trop longtemps.  J'aurais aimé pouvoir profiter plus longuement des ambiances feutrés et des univers de ces trois personnages.  Mais, il ne faut pas bouder son plaisir pour autant.

Les doubles talents de conteur de Lepage et Labrèche se marient à la perfection. Labrèche porte magnifiquement les paroles de Lepage.  Les histoires se croisent, s'enchevêtrent les unes aux autres et on se laisse bercer par le texte.  Pas de faux-pas de Labrèche.  Toujours juste.  Toujours à-propos.  Toujours dans le ton.  Comique là où il le faut.  Plus dramatique à d'autres moments.  Il passe d'une émotion à l'autre en un clin d'oeil.  Le duo Lepage Labrèche fonctionne merveilleusement.

Les Aiguilles et l'opium est un spectacle à voir.  Pour les textes de Cocteau, qui représentent une importante partie de la pièce, pour la musique de Davis, pour la rêverie offerte par Lepage et Labrèche.

Les Aiguilles et l'opium sont en ville depuis près d'une semaine.  Deux supplémentaires ont déjà été présentées.  Pour obtenir votre chance de voir le spectacle, précipitez-vous pour obtenir votre place pour une des trois supplémentaires que le Trident vient tout juste d'ouvrir les 16, 17 et 18 octobre, car les sièges disponibles risquent de s'envoler rapidement.


Au Théâtre du Trident jusqu'au 18 octobre.  Avec Marc Labrèche, Wellesley Robertson III.  Un texte et une mise en scène de Robert Lepage.  

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