vendredi 13 septembre 2013

Théâtre: Trois questions à... Esther Beauchemin

Trois questions à... est une série qui permet de découvrir, en trois questions, des artistes et des artisans du théâtre et de la danse qui aiment leur métier et le pratique au quotidien.

Esther Beauchemin est auteure, comédienne, metteure en scène et directrice artistique du Théâtre de la Vieille 17.  À l'occasion de la présentation de sa pièce Quand la mer... (dont elle est l'auteur) au Périscope de Québec du 17 septembre au 5 octobre et au Théâtre du Nouvel-Ontario du 17 au 24 octobre, Les Enfants du paradis lui posent trois questions.

1) Les Enfants du paradis: La pièce Quand la mer... est inspirée d'un reportage sur l'assèchement de la mer d'Aral au Kazakhstan.  Qu'est-ce qui vous intéressait dans cet événement, le phénomène climatique ou le drame humain ?

Esther Beauchemin: Pour moi, le point de départ est toujours le drame humain, puisque l'être humain est au coeur du théâtre.  Mais il n'y aurait évidemment pas de drame humain sans catastrophe écologique... elle-même provoquée par l'humain.  Ce qui m'a inspirée, c'est la conjonction de plusieurs situations aïgues: un évènement inouï - la disparition de la mer, élément fondateur de toute vie terrestre - et la perte d'identité d'un peuple dont la culture, l'organisation sociale et l'économie s'est élaborée pendant des siècles autour de la mer.

2) Les Enfants du paradis: Lors de sa mise en lecture en 2011 aux Zones théâtrales, le spectacle a été chaudement accueilli.  Qu'est-ce qui, selon vous, a séduit le public ?

Esther Beauchemin: Je crois que les gens ont apprécié l'histoire, le dépaysement, les personnages et le choeur des commères du village.  Je pense qu'ils ont aimé passer de l'émotion au rire.

3) Les Enfants du paradis: Pourquoi ce spectacle est-il situé dans une époque et un lieu indéfinis ?

Esther Beauchemin: Lorsque j'écris des pièces de théâtre, j'aime bien faire voyager le public.  Pour inventer cet univers et cette culture, je me suis inspirée d'une foule d'éléments disparates: les fêtes païennes en Moldavie, les coutumes persanes, certaines expressions acadiennes, créoles...  J'ai emprunté des mots à d'autres langues et leur ai donné un autre sens.  Je souhaitais que tout en étant dépaysé, l'on ne puisse dire: oh! c'est au Kazakhstan, ce n'est pas ici que ça se passerait comme ça.  Pourtant, je vous écris ce matin, en ce 11 septembre 2013, et l'on nous annonce 30 degrés: début septembre!  Pourtant, les stocks de morue sont presque épuisés en Atlantique Nord. Pourtant certaines peuplades inuit doivent quitter la banquise, parce qu'elle fond. Pourtant.  Pourtant...  Un auteur de science fiction disait que la planète Terre était un vaisseau spatial; on ne peut pas ignorer ce qui se passe dans les autres parties du vaisseau, car tôt ou tard, nous serons touchés.


Bon théâtre et bonne danse !


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