mercredi 13 novembre 2013

Les Prix de la critique - Québec

C'est maintenant fait, l'Association québécoise des critiques de théâtre vient d'annoncer ses récipiendaires des Prix de la critique.  Découvrez les récipiendaires de Québec dans ce billet.  Demain, les Prix de la critique de Montréal et les catégories communes.

Par Robert Boisclair

Dans la catégorie « Spectacle »:
TRAINSPOTTING, d'Irving Welsh, traduit et adapté par Wajdi Mouawad, dans une mise en scène de Marie-Hélène Gendreau  avec Claude Breton-Potvin, Charles-Étienne Beaulne, Jean-Pierre Cloutier, Lucien Ratio, une production Collection FIX.
Par-delà la dureté de son propos, le Trainspotting de Marie-Hélène Gendreau a su faire place à une fragilité poignante. Porté par des comédiens impétueux, le langage cru et indigent s’y est vu lesté d’une intense charge émotive, un cri qui n’a pas manqué de secouer son auditoire.

Dans la catégorie « Mise en scène »:
BERTRAND ALAIN, pour Les chaises d'Eugène Ionesco, une production du Théâtre de La Bordée. 
Dans ce spectacle le metteur en scène Bertrand Alain a su transposer magnifiquement l'oeuvre d'Ionesco dans une relecture tout en mouvance.  Dans l'univers créé par le metteur en scène tout concourt à faire apprécier cette oeuvre.  Une direction d'acteurs habile, une scénographie simple et imaginative ainsi qu'un esprit magnifiquement absurde happent et emportent le spectateur.  Une mise en scène qui nous a impressionnés par son efficacité et sa précision. 

Dans la catégorie « Texte original »:
TOUT CE QUI TOMBE, de Véronique Côté, publié chez Leméac et coproduit par le Théâtre des Fonds de Tiroirs et le Théâtre du Trident. 
Avec ce texte touffu et émouvant, dans un style à la fois incisif et poétique, Véronique Côté explore notre difficulté à nous engager et à persévérer dans nos engagements amoureux, notamment à travers le thème de la maternité. Le rythme est haletant, les scènes de vie se succèdent en tableaux brefs où les temps, les langages, les répliques, les segments de phrases rebondissent les uns contre les autres. Tout ce qui s'use tombe et Côté découpe au scalpel nos désenchantements. Ses mots tranchent à vif nos défaillances sans évacuer la tendresse et l'humour.

Dans la catégorie « Interprétation féminine »: 
ALEXANDRINE WARREN (Ophélie – Hamlet de Shakespeare)
Portée par un souffle singulier et lumineux, où le tragique épousait tout naturellement le poétique, Alexandrine Warren a fait de cette Ophélie maintes fois jouée un être d'exception. Une interprétation qui s'est métamorphosée en rencontre inoubliable.

Dans la catégorie « Interprétation masculine »: 
LUCIEN RATIO (Mark Renton dans Trainspotting, traduit et adapté par Wajdi Mouawad)
Entre l'exigence d'un jeu physique crédible et le rendu nuancé, chaque fois renouvelé, des émotions qui s'enchaînaient comme autant de wagons de trains, Lucien Ratio nous a offert un Mark Renton éclaté, troublant, et d'une féroce vérité. L'écorché sur scène avait tout du fils, du frère, de l'ami de l'un ou l'autre des spectateurs présents en salle.

Félicitations aux récipiendaires.  Bon théâtre et bonne danse !

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