jeudi 8 janvier 2015

Trois questions à... Hélène Ducharme

Trois questions à... est une série qui permet de découvrir, en trois questions, des spectacles d'artistes et d'artisans du théâtre et de la danse qui aiment leur métier et le pratique au quotidien.

Par Robert Boisclair

Méphisto Méliès
Crédit photo: Robert Etcheverry

Hélène Ducharme est auteure, metteure en scène, comédienne et marionnettiste. Auteure en résidence pour le Théâtre Motus, elle a écrit, coécrit ou coadapté toutes les créations de la compagnie et mis en scène la majorité d’entre elles. À l'occasion de la présentation du spectacle Méphisto Méliès que présente le Périscope du 13 au 31 janvier, Les Enfants du paradis lui posent trois questions au sujet de cette production.

1) Les Enfants du paradis: Méphisto Méliès, est-ce une biographie ou un hommage à Méliès?

Hélène Ducharme: Je dirais que c’est plus un hommage à ce grand artiste que je voulais faire. Mais qui veut rendre hommage doit s’assurer de d’abord faire connaître. Donc je me suis inspirée de plusieurs faits historiques de ses biographie et filmographie qui me touchaient, je les ai mêlés à d’autres faits historiques de la même époque que Méliès et j’ai ainsi eu le désir de concocter une histoire à ma façon, inspirée de l’univers fantastique de cet homme.

Je veux rendre hommage à son génie créatif, à l’incroyable force de ses images et à son implication tant politique qu’artistique dans l’avancement de l’art cinématographique qui en était à ses premiers balbutiements. Je voudrais que les gens sortent du spectacle avec un peu de son enthousiasme créatif mais surtout qu’ils reconnaissent l’importance et l’apport indiscutable de cet homme au cinéma d’aujourd’hui.

2) Les Enfants du paradis: Pourquoi un spectacle de marionnettes et de comédiens pour cette figure dominante du cinéma français du début du 20e siècle?

Hélène Ducharme: Pour nous ouvrir des possibles! Les marionnettes nous donnent accès à tout un univers fantastique, de magie et d’illusions qui représente si bien celui de Méliès. Les procédés que nous utilisons tels les maquettes, le miniature qui côtoie le gigantesque, la vidéo intégrée au théâtre d’ombre nous permettent de jouer avec les perceptions des spectateurs. Tout le monde des « freak shows » est aussi très amusant à exploiter avec le mélange marionnettes et comédiens. Et Pierre Robitaille a un esthétique et un talent si remarquable avec les marionnettes que ce serait fou de se passer de cette poésie visuelle pour parler de ce si grand poète de l’image qu’était Méliès.

3) Les Enfants du paradis: Est-ce plus difficile d'écrire pour un personnage historique comme Georges Méliès que pour un personnage de fiction?

Hélène Ducharme: Je dirais : certainement que oui! En tant qu’auteure je devais d’abord maîtriser l’histoire réelle du personnage avant de pouvoir prendre en main l’histoire que je voulais raconter. J’ai mis un temps fou mais un plaisir tout aussi fou à parcourir les écrits, biographie comme filmographie et à visionner tous les documents d’archives contenu dans cette merveilleuse bibliothèque qu’est internet. Après avoir remplie des cahiers et des cahiers de notes et d’anecdotes, tranquillement mon propre Méliès m’est apparu… En fait c’est Méphisto Méliès qui m’est apparu en premier. J’ai donc passé par le personnage fétiche de Méliès pour comprendre et accéder à Méliès lui-même. Puis m’est apparu l’autre histoire, celle de Nikolaï Kobelkoff et de sa fille qui avait mon nom : Helena. Je crois que je n’ai jamais autant travaillé sur un texte de ma vie mais ce fut un très beau processus. J’avoue aussi qu’il y avait une certaine pression sociale dans ce long cheminement, car même s’il n’y a pas tant de personnes qui savent qui est Méliès, ceux qui le connaissent, le connaissent très bien et maîtrisent l’histoire qui l’entoure. Je ne voulais pas les décevoir eux non plus!

En parallèle à l’écriture évidemment se dressait tranquillement toutes les images qui faisaient partie de la mise en scène et ce processus est aussi très complexe mais je le connaissais un peu plus car il appartient à mon écriture depuis les tous débuts. Toutefois la co-mise en scène d’un texte que j’ai écrit demandait une grande coopération et un grand respect de part et d’autre des créateurs et j’ai eu la chance de trouver cet alter ego en Pierre.

Apprenez en plus sur ce spectacle en visitant le site web du Périscope ici.

Bon théâtre et bonne danse!

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