Au milieu d'une décharge textile six interprètent donnent vie à une communauté de marginaux. Véritables exilés de la société. Danse et théâtre s'y côtoient dans un spectacle qui sort des sentiers battus. Le spectateur en ressort ébranlé.
Une critique de Robert Boisclair
Danseurs possédés
Dans ce monde irréel évoluent cinq danseurs possédés et une comédienne tout aussi possédée. Jeu avec les micros, parades sexuelles, grimaces, fanfaronnades et confrontations scandent la vie de cette peuplade. Les danseurs sont schizophrènes comme s'ils étaient dans la tête d'Estamira, personnage interprété par la comédienne, femme schizophrène qui habite cette cité des âmes perdues qu'elle adore. Ils grimpent, imitent la mouche, se mettent à nu ou se badigeonnent de peinture. Cela donne parfois de très belles scènes. Parfois cela rend perplexe. Les gestes, les mouvements sont complètement irrationnels. Le sens de ceux-ci également. Comme la schizophrénie d'Estamira.
Merveilleux Bach
Le spectacle est bercé par la merveilleuse musique de Bach qui sied à merveille à ce spectacle. La version chantée par un choeur de sourds revient à quelques reprises. Cette version crée une ambiance quelque peu schizophrène qui colle très bien à la folie ambiante. Les moments dansés sur la musique de Bach sont de véritables petits moments de bonheur.
Je suis ressorti de ce spectacle avec une étrange impression. Celle de ne pas y avoir pris autant de plaisir que j'aurais aimé. Certains moments sont magiques. D'autres sans grand intérêt. On en ressort toutefois transformé. Ébranlé. Les danseurs et la comédienne sont magnifiques. Une exploration des démons intérieurs qui surprend et marque.
Le spectacle n'a été présenté par le Carrefour international de théâtre de Québec qu'un seul soir.
Bon théâtre et bonne danse !
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