vendredi 31 mars 2017

La cantate intérieure: insaisissable objet

Inspirée d'une anecdote, ma foi fort intéressante, La cantate intérieure tourne quelque peu en rond. Un spectacle pas dénué d'intérêt mais qui laisse froid.

Une critique de Robert Boisclair

Crédit photo: Slim Dakhaloui

Un homme, une femme et, entre eux deux, une voix venue d’un autre temps. Un messager de la compagnie UPS visite semaine après semaine l’installation in situ créée par Zoé, une jeune artiste en art contemporain. Alors que la créatrice décide de venir à la rencontre du mystérieux visiteur, un face à face inusité s’engage. Dans un chassé-croisé d’images numériques et de voix off, La cantate intérieure nous entraîne dans cette curieuse mécanique qui est celle de l’art et de ses illusions, mécanique qui berne tantôt celui qui regarde l’œuvre, tantôt celui-là même qui l’a créée.

Ce n’est pas parce qu’on n’a jamais mis les pieds quelque part, que ça ne nous habite pas.
Extrait du spectacle


Insaisissable objet
Si l'anecdote de départ, un édifice voué à la destruction que s'emparent des artistes afin de créer des oeuvres éphémères, est intéressante, le chemin qu'a choisi d'emprunter l'auteur, Sébastien Harrisson, est ardu. Le texte est bien tourné avec des envols lyriques, une certaine poésie et des airs de surnaturel mais il peine à captiver le spectateur. Tout tourne autour de la raison pour laquelle ce mystérieux messager de la compagnie UPS visite jour après jour l'installation de l'artiste. Le secret éventé, il ne reste plus rien, ou presque, à découvrir.  Avant et après cette découverte, il n'y a qu'un salmigondis de banalités qui ne suscite guère d'intérêt.

Tout n'est pas inintéressant dans ce spectacle, loin de là. Le prologue, par exemple. Alors que la scène tourne doucement, la comédienne Marie Bernier offre un ralenti qui est une sorte de temps suspendu. Petit moment de grâce du spectacle.

La scénographie, même si elle a quelques faiblesses, supporte assez bien la trame de l'histoire. La scène quasi dénudée qu'occupe l'installation in situ en plein centre, laisse toute la place au texte. Installation elle-même passablement dénudée. Quelques murs en bois à l'intérieur vide. Une chaise. Des écouteurs suspendus au mur. Des projections sur ces mêmes murs et qui semblent bien inutiles par moments. Des loups, l'image du messager, des taches et autres objets sont projetés. À quoi peuvent-elles bien servir? Seules projections qui semblent pertinentes, celles des mots.

Ici, peu d'effets spéciaux. Qu'une scène qui tourne occasionnellement. Des acteurs qui nous offrent leur texte. Merveilleusement. La qualité de la distribution est certainement la force principale de ce spectacle. Trois acteurs en grande maîtrise. Des interprètent de grand talent. On admire et apprécie la grande fragilité de la Zoé de Marie Bernier, l'humanité du messager UPS de Roger La Rue et le personnage magnifiquement nuancé et vibrant de Dorothée Berryman.

Tout ça se perd dans une histoire sans émotion, sans découverte qui stupéfait et qui, au bout du compte, laisse plutôt froid. Une sorte de moment suspendu duquel on sort tranquillement et que l'on oublie rapidement.


À l'affiche de la Bordée jusqu'à demain. Avec Dorothée Berryman, Marie Bernier et Roger La Rue. Un texte de Sébastien Harrisson. Une mise en scène d'Alice Ronfard.

Bon théâtre et bonne danse !

lundi 27 mars 2017

Carrefour de théâtre, art, économie et femmes de dictateurs au menu!

Un menu varié et, peut-être, une agréable surprise ce soir aux Enfants à l'occasion de la Journée mondiale du théâtre. Une édition à ne manquer sous aucun prétexte!

Par Robert Boisclair

Premier bloc - 17h 30

Des arbres à abattre

Marie Gignac, directrice artistique du Carrefour international de théâtre de Québec, et Alexandre Fecteau, coordonnateur du parcours Où tu vas quand tu dors en marchant...?, seront en studio pour nous parler des spectacles déjà confirmés pour la prochaine édition du Carrefour.


Carrefour international de théâtre de Québec
Divers lieux
Du 25 mai au 10 juin

Deuxième bloc - vers 17h 50

Crédit photo: Jean-Philippe Joubert

Jean-Philippe Joubert occupera le siège de l'invité pour nous parler du spectacle L'art de la chute auquel il a collaboré aux titres d'auteur, d'idéateur et de metteur en scène et qui s'intéresse à l'art et à l'économie. Deux univers pas si éloignés l'un de l'autre.

L'art de la chute
Périscope
Du 4 au 22 avril

Troisième bloc - vers 18h 05


Élodie Cuenot, l'auteur et la metteuse en scène de ce spectacle qui s'intéresse aux femmes de dictateurs, viendra nous faire découvrir les univers et les pensées intimes de ces femmes.

(Mal)Heureuses
Premier acte
Du 4 au 22 avril

Quatrième bloc - vers 18h 15


Si un des porte-parole de la Journée mondiale du théâtre peut se libérer, il sera en ondes avec nous pour nous faire découvrir les activités 2017 de cet événement annuel.

Journée mondiale du théâtre
27 mars

Bon théâtre et bonne danse !

lundi 20 mars 2017

Festival de menteries et mini-festival de critiques!

Contes, menteries et critiques sont à l'honneur aux Enfants ce soir.

Par Robert Boisclair

Premier bloc - 17h 30

Impro contée-chantée - Festival de contes et menteries.

Yolaine, la directrice générale et artistique des Ami.e.s imaginaires, sera en studio pour nous parler de la 2e édition du Festival de contes et menteries.

Festival de contes et menteries
Divers lieux
Du 25 mars au 2 avril

Deuxième et troisième blocs - vers 17h 50

Trafiquée
Crédit photo: Cath Langlois

Notre chroniqueuse Éve Méquignon occupera le siège de l'invité pour nous parler des spectacles Trafiquée à Premier acte et Pour réussir un poulet au Périscope.

Trafiquée
Premier acte
Jusqu'au 25 mars

Pour réussir un poulet
Périscope
Jusqu'au 25 mars

Bon théâtre et bonne danse !

jeudi 16 mars 2017

Corps gravitaires + Beauté Brute: magnifique double big bang dansé!

Les spectateurs de La Rotonde ont eu droit à un double big bang dansé hier soir. Deux constellations se sont offertes aux yeux ébahis des spectateurs. De la relève prometteuse!

Une critique de Robert Boisclair

Corps gravitaires
Crédit photo: Martin Bélanger

Dans Corps Gravitaires, trois interprètes se meuvent, s’enchevêtrent et interagissent, comme des atomes ou des cellules dans un environnement incertain en constante évolution. Geneviève Duong, inspirée par les sciences de la santé, crée une atmosphère où la vulnérabilité de l’humain se trouve à la merci des lois physiques. La musique du violon jouée sur scène agit telle une énergie de liaison qui permet à la matière du corps de trouver cohésion et organisation. Bien plus distrayant qu’un traité de biologie moléculaire, le jeu d’interdépendance entre les danseurs exprime une réflexion profonde sur le besoin de complémentarité et d’équilibre des composants de l’univers, de l’infiniment petit à l’infiniment grand.

Par le biais du langage Gaga, le collectif LA TRESSE développe une esthétique où la précision cohabite avec le chaos. Inspirée par la tension entre la fragilité et la fougue, l’humanité et l’animalité, Beauté Brute nous emmène dans un monde parallèle empreint d’une insondable mystique. Trois femmes-créatures s’y rencontrent et livrent un engagement total du corps, armées d’une physicalité singulière. Habitées d’une même pulsion, elles explorent leur rapport au désir et puisent dans leurs fantasmes l’essence même de ce qu’elles révéleront aux spectateurs. En mêlant leur grain de sel dans les rouages de la mécanique du beau, les cocréatrices nous invitent à saisir l’expression d’une féminité atypique décomplexée et nous offrent une occasion rêvée de renouer avec l’élégance de l’anomalie!

Beauté Brute
David Wong

Vent de fraîcheur
C'est un agréable vent de fraîcheur que propose ce programme double dansé. Si Corps gravitaires est plus cérébral et asexué, Beauté Brute est plus instinctif et féminin. Dans les deux cas, la proposition est plus qu'intéressante.

Geneviève Duong part à la conquête de l'espace et du mystère de la création. L'ouverture du spectacle avec la merveilleuse Odile-Amélie Peters est magnifique. La création de l'univers exprimée en un merveilleux solo. Tout débute par un noir total. Une douce musique se fait entendre. Puis par teintes successives la danseuse, tout de noir vêtue, apparaît doucement. Par bribes. Par des soupçons d'éclairage. Le big bang créateur s'offre à nous.

Les deux autres danseuses se joignent à elle. Elle s'attirent, se repoussent, s'amalgament, se séparent. La valse de la création débute. Leurs gestes sont amples ou pas. Selon le cas. Elles dansent magnifiquement bien ensemble. Si les mouvements apparaissent parfois placés et que le tout semble un peu trop étudié, cela est un bien mince inconvénient pour un spectacle qui se laisse savourer au goutte à goutte.

Beauté Brute propose une étude mystique de la féminité. Tout débute par deux danseuses allongées au sol dont les corps ondulent doucement. Tels deux serpents qui battent le rythme. Une troisième danseuse se joint à elles. Et le bal de la féminité débute. Changement de rythmes. Elles passent du geste intime aux mouvements plus assumés. Deuxième big bang de la soirée. Beauté Brute se poursuit avec une suite de vignettes dépeignant différents aspects de la féminité. Tantôt animale. Tantôt érotique. Tantôt mystérieuse. Tantôt poseuse.

On sent moins la continuité de l'oeuvre avec Beauté Brute. Le fil conducteur est plus ténu. Plus subtil. C'est une féminité qui s'offre sous différentes facettes. Sous différents modes musicaux également. La proposition est osée et sublime. Certains la trouveront décousue. Peut-être. Ce ne fut pas mon cas. Je l'ai vu comme les nombreuses personnalités d'une même femme. Une femme qui n'est pas linéaire mais multiple. C'est la beauté de ce spectacle.

Le mouvement à l'honneur
Deux spectacles aux styles complètement différents mais qui ont la grande qualité de s'intéresser aux mouvements et à la gestuelle. Ici peu ou prou de multidisciplinaire. Des danseuses au coeur d'un spectacle qui s'intéresse à la danse dans ce qu'elle a de plus pur, de plus simple. Des corps qui s'offrent, des corps qui bougent, des corps qui se contorsionnent. Bref, des chorégraphes qui affectionnent l'art de la danse dans ce qu'elle a de plus merveilleux. Et ça, c'est précieux en cette époque où le multidisciplinaire est en vogue et qui, parfois, oublie que la danse c'est l'art du mouvement et que c'est ce qui attire les foules depuis toujours. Merci mesdames!

À l'affiche de La Rotonde à la Salle Multi de Méduse ce soir et demain à 20h. Avec Amélie Gagnon, Odile-Amélie Peters, Lila-Mae Talbot et le musicien Inti Manzi (Corps gravitaires) ainsi que Geneviève Boulet, Erin O'Loughlin et Laura Toma (Beauté Brute). Une chorégraphie de Geneviève Duong (Corps gravitaires) ainsi des danseuses (Beauté Brute).

Bon théâtre et bonne danse !

lundi 13 mars 2017

Slam, parkours, programme double dansé et un je t'aime multiple!

Trois interviews et quatre spectacles au menu des Enfants ce soir. Bonheurs théâtraux et dansés au programme.

Par Robert Boisclair

Premier bloc - 17h 30

Crédit photo: Pierre-Luc Schetagne

Robert Dion, idéateur et metteur en scène, sera en conversation téléphonique pour nous parler d'un spectacle jeunesse qui fait la part belle au slam et au parkours.

Nous sommes 1000 en équilibre fragile
Gros Becs
Du 28 mars au 2 avril

Deuxième bloc - vers 17h 50


Geneviève Duong
, chorégraphe de Corps gravitaires, et Geneviève Boulet, danseuse et chorégraphe de Beauté Brute, parleront de ce programme double dansé qu'offre La Rotonde pour trois jours seulement.

Corps gravitaires + Beauté Brute
La Rotonde
Du 15 au 17 mars

Troisième bloc - vers 18h 10


Marie-Claude Leclerc et Geneviève Martel ont vu Constellations au Trident et elles seront en studio pour nous offrir leurs commentaires de ce spectacle autour d'un je t'aime multiple.

Constellations
Trident
Jusqu'au 2 avril

Bon théâtre et bonne danse !

samedi 11 mars 2017

Constellations: variations sur un seul (je) t'aime

Le Trident propose une fable existentielle avec un duo de comédiens qui fait des étincelles. Ce big bang théâtral autour de multiples variations sur un seul (je) t'aime est à découvrir avant qu'il ne s'évanouisse dans la nuit des temps.

Une critique de Robert Boisclair


Marianne est astrophysicienne. Philippe est apiculteur. Ils se rencontrent à l'occasion d'un barbecue. Une banale histoire d'amour? Peut-être ou pas... L'auteur Nick Payne a imaginé cette histoire d'amour à la manière de la physique quantique soit que notre univers existe en versions multiples, le multivers. Sept moments charnières de la relation entre Marianne et Philippe sont multipliés par deux, trois ou quatre. Des moments qui se livrent en différentes versions et qui existent dans différents univers.

Une attention de tous les instants
Une telle structure narrative demande une attention de tous les instants. Les répliques sont courtes et les revirements de situation rapides. Cela demande un travail tout en finesse de la part des deux comédiens. Les chemins de traverse sont nombreux et Valérie Laroche et Christian Michaud forment le couple parfait pour nous faire croire à ces histoires multiples. Avec son air de gamine amoureuse, elle sait passer d'une émotion à l'autre avec un naturel désarmant. Avec son allure gênée et quelque peu maladroite, il offre un Philippe tout en nuances.

Si le texte est bien ficelé et offre de beaux moments aux spectateurs, l'effet répétitif finit par être lassant. Heureusement, le spectacle ne dure qu'une heure dix environ. Sans oublier qu'il est bien difficile de faire passer de grandes émotions en de si courtes répliques. Pas qu'il en soit totalement exclus mais ces moments sont fugaces, éphémères. On aimerait les savourer plus longuement.

Scénographie épurée
Un homme et une femme seuls sur une scène. En son centre se trouve une structure légèrement surélevé en forme de constellation. Au-dessus d'eux, une autre structure en forme de constellation. Le multivers est là. Bien présent avant que le spectacle ne commence.

Aucun accessoire sur la scène. Le plateau est nu. La scénographie minimale, à l'image de la situation. Ils discutent et s'activent dans ce lieu de tous les possibles où de multiples variations autour du même (je) t'aime s'offriront aux spectateurs. Le tout baigné dans les magnifiques éclairages de Sonoyo Nishikawa. Il ne faut pas qu'elle quitte Québec, celle-là! Ils forment presque un troisième comédien. Ses éclairages plantent l'ambiance. Discrètement et de magnifique manière.

La mise en scène de Jean-Philippe Joubert est efficace et laisse toute la place au texte et aux extraordinaires performances des comédiens. Jean-Philippe Joubert a réussi son pari d'un spectacle intimiste malgré la vastitude de la salle du Trident, même si le spectacle gagnerait à être présenté dans une plus petite salle.

Physique et amour font-ils bon ménage?
Pas besoin d'être un génie de la physique quantique pour apprécier le spectacle. Le véritable thème de Constellations est l'amour. Et ça, ça séduit le plus bourru des spectateurs! Les constellations de l'amour et de la passion s'offrent en de multiples versions. Offrez-vous donc une petite heure amoureuse en charmante compagnie!


À l'affiche du Trident jusqu'au 2 avril. Avec Valérie Laroche et Christian Michaud. Une mise en scène de Jean-Philippe Joubert. Un texte de Nick Payne dans une traduction de David Laurin.

Bon théâtre et bonne danse !

lundi 6 mars 2017

Texte revendicateur, trafic de femmes et hilarants clowns acrobates!

Un contenu vraiment diversifié ce soir aux Enfants. Venez découvrir trois magnifiques spectacles.

Par Robert Boisclair

Premier bloc - 17h 30


Le plus récent texte de Fabien Cloutier se retrouve à l'affiche du Périscope. Le comédien Denis Bernard sera en conversation téléphonique pour nous en parler.

Pour réussir un poulet
Périscope
Du 14 au 25 mars

Deuxième bloc - vers 17h 50

Trafiquée (photo tirée du laboratoire)
Crédit photo: Dimitri Lavoie

La comédienne Catherine Côté et la metteure en scène Marie-Ève Chabot Lortie occuperont les sièges des invités pour nous parler de cette oeuvre qui propose la parole d'une femme victime de trafic humain.

Le pire, c’est qu’au début, elle était d’une gentillesse…
Une vraie hyène qui se fait passer pour une chatte !
Toujours à s’inquiéter pour nous : ‘’Ça va les filles ?``
Bien sûr que non, j’étais pas la seule niaiseuse à la suivre !
On était six… On savait pas où
elle nous emmenait, on l’aurait pas suivie sinon !
À moi, elle m’avait dit que j’aurais un travail dans un salon de coiffure.
Le proprio, elle m’avait dit, était prêt à m’apprendre le métier.
Devenir coiffeuse, vous imaginez ? Moi ça me
faisait rêver. Une coiffeuse, ça fait du bien, ça gagne de l’argent honnête.
J’aurais pu revenir chez nous plus tard avec quelque chose
que ma mère n’avait pas : l’autonomie ! Et le respect!
Ça s’est pas vraiment passé comme ça.
Les autres filles et moi, on suivait Mirna comme des brebis égarées,
on savait pas où elle nous emmenait… Le Canada, c’est grand…
On arrive à Montréal. Et on la suit.
On avait nos doutes, mais c’est comme pour
n’importe quoi : l’inconnu, tout le monde a peur de ça.
On n’avait pas imaginé que ça pouvait nous arriver.
Dans nos pires cauchemars, on pensait
pas que notre inconnu pourrait être pire que celui des autres.
Alors on suivait, sans poser de
question et en refusant de croire qu’on était mal tombées.
Et cette Mirna qui nous demandait
toujours : ‘’Ça va les filles ?¨ La salope !

Après, elle nous a entraînées dans un stationnement.
Ben oui, au grand jour, devant tout le monde.
Elle a parlé à un gars qui lui a donné de l’argent, beaucoup.
Elle l’a compté devant nous. Les autres filles et moi, on se regardait sans 
vouloir comprendre. Sur le coup, on y a évidemment toutes pensé…
mais personne n’a rien osé dire. C’est fou quand j’y pense.
Mirna nous a saluées en nous disant qu’à partir de maintenant,
c’est ce bonhomme-là qui allait s’occuper de nous.
Elle est partie tout de suite, en essayant de rentrer son paquet
d’argent dans sa poche de pantalon trop serré. La salope !
J’étais comme muette. J’aurais dû crier, j’aurais dû courir ; je l’ai pas fait.
Comment ça se fait qu’aucune de nous l’a fait ?
C’est le plus grand mystère de ma vie.
On aurait encore pu se sauver ensemble à ce moment-là.
Ça a commencé tout de suite. L’initiation.
C’est comme ça qu’ils appellent ça.

Trafiquée
Premier acte
Du 14 au 25 mars

Troisième bloc - vers 18h 10


Marie-Michèle Pharand, Elizabeth Gaumont et Dominique Grenier, comédiennes et auteures, nous ferons découvrir le spectacle Terzetto qui tient l'affiche pour encore quatre représentations.

Terzetto
Gros Becs
Jusqu'au 12 mars

Bon théâtre et bonne danse !

dimanche 5 mars 2017

Vertical Influences: fraîcheur sur glace

Un vent de fraîcheur sur glace souffle sur la ville avec une bande de magnifiques danseurs-patineurs. L'art du patinage réinventé en 75 minutes top chrono!

Une critique de Robert Boisclair

Crédit photo: Alicia Clarke

Le spectacle s'offre en deux parties bien distinctes. Un première partie permet de découvrir un art de la glisse qui s'inspire des danses de rue. De quintettes en solos, de solos en quintettes, le groupe de cinq danseurs-patineurs se défait puis se refait. La deuxième partie, après un court entracte où les spectateurs quittent les gradins et se retrouvent au ras de la glace, est plus immersive et enveloppante pour le spectateur. Il découvre les artistes dans une vision plus artistique de l'art de la glisse.

Les plus audacieux se verront offrir une troisième partie puisqu'une séance de patinage de groupe en compagnie des artistes est possible après un deuxième entracte. Pour en profiter vous devez apporter vos patins.

Crédit photo: Alicia Clarke

Fraîcheur sur glace
Vertical Influences, que présente la troupe au nom fort approprié de Patin libre, est une véritable dose de fraîcheur sur glace. L'approche qui combine la danse de rue, le patinage de haut calibre et la danse contemporaine propose une expérience de patinage totalement inédite. Une combinaison qui se marie à la perfection.

Crédit photo: Alicia Clarke

Mélange de mouvements gracieux et énergiques le spectacle offre une vaste gamme d'émotions aux spectateurs, particulièrement à l'occasion de la deuxième partie où ils se retrouvent au ras de la glace. Frissons garantis lorsque les patineurs-danseurs sortent de la noirceur de la patinoire pour apparaître à quelques coups de patins des spectateurs au tout début de cette deuxième partie.

Si dans la première partie le spectateur admire la virtuosité et l'entrecroisement des corps, et il en prend plein les yeux, dans la deuxième partie il admirera le spectacle d'un tout autre angle. Le crissement des lames, la respiration des danseurs, les cristaux qui jaillissent et éclaboussent les spectateurs des premières rangées émerveillent les petits comme les grands. Le spectateur est aussi le spectacle. Il faut voir les sourires des artistes lorsqu'ils frôlent l'assemblée ébahie. Les voir s'amuser avec les spectateurs, les faire sourire et surveiller chacune des réactions de la foule.

Crédit photo: Zoé Anne

Un spectacle pour les amateurs de patinage? Pour les amateurs de danse? Ou les amateurs de théâtre? Un spectacle pour les amateurs d'art tout court! Un spectacle qui séduit dès les premières secondes et duquel il est difficile de se détacher. Le spectateur ne voudrait pas que ça s'arrête mais toute bonne chose a une fin et la dernière est ce soir, alors faites un saut à Val-Bélair pour découvrir ce spectacle qui n'a rien de classique mais tout de magique!


À l'affiche de La Rotonde à l'Aréna des Deux Glaces de Val-Bélair pour une dernière représentation ce soir à 20h. Avec Samory Ba, Jasmin Boivin, Taylor Dilley, Alexandre Hamel et Pascale Jodoin. Une conception et une chorégraphie du Patin libre.

Bon théâtre et bonne danse !

samedi 4 mars 2017

Une Journée de la femme... tout en danse!

Le Cercle-Lab Vivant et La Rotonde, diffuseur spécialisé en danse contemporaine, annoncent une 8e édition de La petite scène, un laboratoire de danse qui présente en rafale de courtes pièces dans une ambiance cabaret. 

Un billet de Robert Boisclair


Une 8e édition de La petite scène sur le thème du féminin le jour même de la Journée de la femme le 8 mars, offre l'occasion de questionner les identités féminines mouvantes et éclatées​ jusqu’à laisser apparaître le féminin comme espace d’entre-genres, un espace d’étonnement et de surprise…un espace Trans.

À la croisée des chemins de la recherche, de la création, de la diffusion et du développement de publics, La petite scène constitue aussi une plateforme où les artistes s’inspirent et confrontent leurs idées. Elle propose au public d’affiner son regard sur le mouvement en disposant d’un accès privilégié à la riche diversité de l’art chorégraphique​.

La petite scène est un concept importé de Vancouver où huit artistes se relaient dans une même soirée pour présenter une pièce d'un maximum de 7 minutes avec comme contrainte principale de créer pour une scène de 10' x 13'. Le concept a été adapté à Québec sous la direction artistique de Caroline Simonis et Jean-François Duke.

Une ambiance cabaret où les artistes invités suivants se produiront à l'occasion de cette 8e édition de la version québécoise:

Jossua Collin Dufour
Kimberley De Jong
Théâtre Kata (Olivier Arteau et Vincent Roy)
Étienne Lambert
Alexis O’Hara | Alan Lake
Aïcha Bastien N’Diaye
Odile-Amélie Peters

MC:​ Lise Castonguay

Où, quand, combien?
Quand : Mercredi 8 mars 2017 à 20h (porte 19h)
: Le Cercle ​(228 Rue St-joseph Est).
Prix:​ 15$ Admission générale
12$ avec carte de membre RQD - Regroupement québécois de la
danse et étudiants de L’École de danse de Québec

Bon théâtre et bonne danse !