samedi 29 avril 2017

Venir au monde: fascinante vie!

Un charmant spectacle autour de la naissance. Et de la vie. Celle qui bat. Dans le ventre d'une mère. Mais aussi de la vie qui n'est pas banale et fascinante.

Une critique de Robert Boisclair

Crédit photo: David Cannon

L'entrée dans le monde demeure un choc brutal, un moment imprévisible, parfois tragique, un moment où l’on vit des émotions fortes, un moment qui n’a rien de banal. Venir au monde se présente comme une rafale d’accouchements, tous issus d’une cueillette de centaines d’histoires vraies.

Revivre une, puis plusieurs naissances. Explorer comment cette arrivée spectaculaire, animale, violente, gluante, intense, tout sauf banale, peut se révéler comme une catharsis.Venir au monde se veut un spectacle qui donne envie de vivre plus fort, plus intelligemment, plus consciemment avec davantage de fougue, de courage, plus de soif et d’appétit. Ce spectacle est un appel d’air !

Un collègue m’a raconté cette histoire, celle d’une femme qui fait
un accident abracadabrant en allant accoucher,
un accident et un miracle : c’était une histoire idéale.
Mais comment allait-on la mettre en scène ?
Anne-Marie Olivier

Des bas...
J'aime beaucoup, artistiquement parlant, Anne-Marie Olivier et Véronique Côté. Les spectacles de Véronique Côté véhiculent une magnifique poésie et une tendresse enfouie au plus profond de chacun qui fait vibrer les plus insensibles. Anne-Marie Olivier, cette merveilleuse conteuse, offre des textes d'une très grande humanité. Par le passé ce duo de créatrices nous a offert, entre autres productions, un merveilleux Faire l'amour.

Si la recette fonctionnait à merveille par le passé, il y a ici quelques accrocs. La naissance est un moment intime qui se produit dans un espace restreint qui en bout de course s'ouvre sur un univers immense. Le choix d'utiliser la très grande scène du Trident avec très peu de décor et d'accessoires fait perdre l'intimité du moment. La naissance semble se perdre dans cette immensité. L'intimité n'y est plus. Un lieu plus intime ou une utilisation plus réduite de l'immense scène du Trident aurait aidé à plonger le spectateur dans ce moment crucial de la vie.

Pour ceux qui, comme moi, ont vu Faire l'amour, du duo Côté/Olivier, ou Attentat, de et avec Véronique Côté, il y a une certaine redite dans la mise en scène et la scénographie. Une impression de déjà-vu. Ce sont de petits agacements qui font que le spectateur décroche un instant ou deux.

...et des hauts
Après une première partie qui s'étire quelque peu, le spectacle prend véritablement son envol pour une deuxième partie plus enlevante. Plus émotive surtout. Après une première partie qui semble se chercher un peu, la deuxième partie permet de retrouver l'Anne-Marie Olivier et la Véronique Côté que l'on aime. Les histoires s'animent et tout tombe en place. La poésie s'y glisse doucement, l'humanité ressort de plus en plus, le talent de conteuse d'Anne-Marie Olivier s'éclate pleinement.

Anne-Marie Olivier a eu une merveilleuse idée en racontant les naissances des différents protagonistes impliqués dans un accident abracadabrant. Cela ouvre une réflexion intéressante sur l'impact des événements de chaque naissance. Ces événements guideront-ils les gestes et les réactions lors d'événements futurs?

La vie qu'offre le duo Côté/Olivier n'est pas banale et elle est fascinante. Elle est bien réelle aussi. Ces histoires véridiques fascinent. Et célèbrent la vie. Il y a d'ailleurs de merveilleux moments dans ce spectacle. Des éclairs de vies heureuses malgré les souffrances de la naissance. Le dénouement est une merveilleuse célébration de la vie qui bat malgré les dangers présents au moment de la naissance. Elle peut se terminer si vite cette vie. Il y a un bel espoir dans ce dénouement. Merci Véronique! Merci Anne-Marie!

Au Trident jusqu'au 20 mai. Avec Charles-Étienne Beaulne, Lou-Adriane Cassidy, Érika Gagnon, Maryse Lapierre, Christian Michaud, Anne-Marie Olivier, Marco Poulin et Alexandrine Warren. Un texte d'Anne-Marie Olivier. Une mise en scène de Véronique Côté.

Bon théâtre et bonne danse !

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