vendredi 15 septembre 2017

Les 3 ténors: complètement fou!

La Salle Albert-Rousseau propose une comédie totalement déjantée qui tient l'affiche pour un dernier soir. Des performances époustouflantes et du plaisir à profusion pour une fort agréable soirée. 

Une critique de Robert Boisclair


Paris, 1936 dans une chambre de l'hôtel Ritz situé au pied de la tour Eiffel. Le producteur Henri Beaudet (Martin Drainville) et son assistant Max (Benoît Brière) sont à mettre la touche finale au concert d'opéra du siècle qui aura lieu à quelques pas de l'hôtel. Ils sont fébriles et inquiets car ils sont à quelques heures du début du concert et l'un des trois ténors est en retard.

Un spectacle avec trois grandes vedettes de l'opéra signifie donc qu'il y a de gros égos et, surtout, d'importants problèmes à résoudre avant la prestation des ténors. Et des problèmes, il y en aura à la tonne, c'est certain! Ajoutez une bonne dose de quiproquos, des claquements de nombreuses portes, une forte dose de slapstick et des amours imaginaires, vous obtenez alors un joyeux cocktail drôlissime à souhait.

Un spectacle rodé au quart de tour
Les quiproquos et les dilemmes ne se font pas attendre et se pointent le nez dès les premiers instants de la pièce. Le spectacle rodé comme une horloge suisse ne manque pas de prestations magnifiques du trio de choc que sont Luc Guérin, dont le caractère comique du personnage se révèle surtout dans la deuxième partie de l'entracte, Benoît Brière et Matrin Drainville. Le reste de la distribution n'est pas en reste et offre de belles performances comiques.

Le rythme est effréné et les changements de costumes, surtout de la part de Luc Guérin dans les rôles d'un ténor et de son sosie chantant, sont incroyablement rapides.

La complicité du trio Guérin, Drainville et Brière est incontestable. Ils sont de grands artistes et de grands amis et cela se sent sur scène. Ils aiment être ensemble et faire rire le public et cela transparaît dans leur jeu pour le plus grand plaisir du public.

Ce spectacle, une comédie d'été à l'origine, a de grosses ficelles qui, par moments, ressemblent à de gros cordages. Certains gags et certains rebondissements sont donc plus que prévisibles. Heureusement, d'autres sont forts surprenants. Mais qu'ils soient surprenants ou prévisibles, le spectacle n'en est pas moins fort divertissant. Un rythme complètement fou qui emporte même le spectateur le plus réticent.

Il faut souligner le magnifique décor de Jean Bard, particulièrement la tour Eiffel qui semble aussi vrai que celle qui domine Paris, et les splendides costumes de François St-Aubin. Petit commentaire à l'adresse de la Salle Albert-Rousseau, qui est plutôt chiche en distribution de programme et en remerciements sur son site web: faites connaître l'ensemble des artisans d'un spectacle. Ils ne sont peut-être pas de grandes vedettes mais ce sont d'extraordinaires performeurs dont le travail mérite d'être souligné et, surtout, connu et reconnu par le public. Un petit effort S.V.P.

À voir
Un spectacle complètement déjanté aux forts accents de slapstick interprété par une distribution d'enfer. Si vous avez l'esprit chagrin, c'est le spectacle à voir car vous oublierez en un rien de temps tout vos problèmes.

Allez-y si vous aimez: rire à vous en tapez les cuisses, les grosses ficelles qui pendouillent, le théâtre de boulevard, Drainville, Brière ou Guérin.

À la Salle Albert-Rousseau pour un dernier soir. Avec Benoît Brière, Martin Drainville, Luc Guérin, Carl Poliquin, Catherine Sénart, Marie-France Lambert et Nathalie Doummar. Une mise en scène de Benoît Brière et Martin Drainville. Un textes de Ken Ludwig (A Comedy of Tenors) traduit et adapté par Benoît Brière, Luc Guérin et Martin Drainville.

Bon théâtre et bonne danse!

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