jeudi 5 octobre 2017

La danse contemporaine, parent pauvre de la culture

À l'hiver 2016 un sondage de l'Union des artistes démontrait que la danse contemporaine faisait office de parent pauvre de l'art, alors que seulement 4% des Québécois estimaient que le financement étatique devait s'y intéresser plus fortement. 4%! Pourquoi cette faible popularité auprès des citoyens? État des lieux en 4 points.

Un billet de Robert Boisclair

Major Motion Picture qui sera présenté à La Rotonde cette saison.
Crédit photo: Wendy D.
Médias grand public = désert médiatique
Un élément de réponse est le grand vide médiatique. Si les médias spécialisés et numériques s'intéressent à la danse contemporaine, les grands médias boudent cet art. Pourquoi? Parce qu'ils visent la masse et si ces médias ont l'impression que la danse contemporaine ne rejoint qu'un faible pourcentage de la population, ils le mettent tout au bas de la liste et ne la couvriront que de manière anecdotique. Ce fut le cas lors de l'ouverture de la Maison pour la danse de Québec, où l'ensemble des médias de la capitale se sont pointés le nez à son ouverture officielle.

Mais c'est un cercle vicieux. On en parle peu et l'art est moins fréquenté. On en parle plus et l'art est démystifier et se gagne des adeptes. Et les médias des lecteurs, des spectateurs ou des auditeurs assidus qui reviendront pour savoir ce que l'on en dira sur cet art.

Faible présence publicitaire
Budget oblige bien souvent, mais la faible présence publicitaire de la danse joue sur la popularité auprès du grand public. Elle influence grandement la popularité de cet art auprès du grand public. Sans oublier qu'être un annonceur régulier incite les médias à couvrir l'art en question. Les humoristes sont extrêmement bien couverts par les grands médias parce qu'ils sont populaires mais aussi parce qu'ils sont des annonceurs actifs.

Peu de diffusion
Si la danse contemporaine ne jouit pas de la même popularité que d’autres domaines artistiques, c’est qu'il n'y a qu'un seul organisme qui diffuse et valorise la création en danse contemporaine (La Rotonde). Il y a bien le Grand Théâtre de Québec qui propose quelques spectacles de danse contemporaine mais l'organisme ne fait aucunement un travail de valorisation et de diffusion de la création chorégraphique.

Une plus grande ouverture?
Il y a, peut-être, un certain hermétisme de la danse contemporaine. Tout se fait en vase clos. Le processus de création comme le spectacle se passent en studio. La danse contemporaine est peu visible pour l'ensemble de la population. Des performances à l'extérieur des lieux de création, comme Passage in situ proposé récemment, favorisent la découverte et la rencontre de la danse contemporaine avec les citoyens. Plus la danse contemporaine s'ouvrira aux gens, plus elle deviendra un art apprécié et fréquenté.

Bon théâtre et bonne danse!

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